H&M, Gap, Levi’s et Zara : la mode insoutenable, made in Cambodia

14/06/2013

Au Cambodge, où le secteur du textile emploie 300.000 personnes et représente 75% des exportations du pays, près de 300 employés d'une usine sous-traitante de Nike (Sabrina Garment Factory) ont été licenciés cette semaine, pour avoir participé à une manifestation. Selon Reuters,  ils réclamaient une augmentation de 14 dollars sur leur paie mensuelle de 75 dollars.
Ce ne sont pas des chiffres pour des chiffres. Ce sont les chiffres qui font tourner l’industrie du textile au Cambodge. Une industrie qui a rapporté 4,6 milliards de dollars en exportation en 2012, et qui est tristement connue pour les mauvaises conditions de travail qu'elle impose à ses salariés (surmenage et ventilation insuffisante provoquant des évanouissements en masse,  salaires très bas et absence totale de protection).

Le collectif Éthique sur l’étiquette, organisation militant pour le droit du travail dans le secteur du textile, et qui s'est notamment fait entendre après la tragédie du Rana Plaza au Bangladesh, est particulièrement actif au Cambodge. En réponse à la collection « Conscious » d’H&M, qui promeut une ligne de vêtements « socialement et écologiquement soutenable », et à laquelle Vanessa Paradis prête son image, le collectif a lancé une campagne de mobilisation baptisé « Unconscious collection, la mode insoutenable ».

« C’est à se demander si H&M est vraiment consciente des conditions de travail des ouvrières et ouvriers qui fabriquent ses vêtements au Cambodge », dit le communiqué de l’organisation. Le collectif Ethique sur l’étiquette, qui rappelle les milliers de cas  d’évanouissement par épuisement recensés au Cambodge, appelle à la responsabilité des grandes marques qui se fournissent au Cambodge, et « ont les moyens de verser un salaire décent à celles et ceux qui fabriquent leurs produits » : H&M, Gap, Levi’s et Zara. La question de la responsabilité des multinationales européennes est primordiale. La question de la responsabilité du consommateur est légitime. Quel est le montant total des vêtements de ces marques que j'empile depuis mes années dans mes armoires ? Le salaire minimum légal des ouvriers du textile a été porté de 61 à 75 dollars en mars dernier. Les syndicats militent pour qu’ils atteignent 150 dollars.

Pour en savoir plus sur la lutte pour le droit du travail dans le secteur textile : le site du collectif Ethique sur l’étiquette

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