Lycéennes chinoises sans soutif : le titre gagnant

13/06/2013

Drawing America by bike © Eric Clausen
Il y a quelques jours, une news proposée par l’AFP a été reprise par de nombreux sites d’info généraliste : Le Point, LCI, RTL, Le Parisien, le Nouvel Obs, etc, etc (même Slate Afrique l'a relayée via un site partenaire). L'article en question, presque systématiquement relégué par les rédactions dans la catégorie insolite, est intitulé "Des lycéennes chinoises privées de soutien-gorge à l’examen". Je ne voudrais pas prêter des intentions déplacées à tous les internautes qui se sont empressés de cliquer – j’en fais partie – mais il faut bien avouer que pour un titre qui comporte les mots clés lycéennes+chinoises+soutien gorge, le contenu est assez déceptif.
En réalité, le vrai sujet de l’article est la triche au baccalauréat : afin d’éviter l’utilisation "d’outils de triche électroniques", des centres d’examens chinois de la province du Jilin ont installés de détecteurs de métaux. Et comme certains soutien-gorge ont des armatures en métal, des étudiantes ont dû le retirer avant de passer l'examen… L’article ne précise pas combien, ni comment, mais elles pourraient bien être des centaines, que l’anecdote est déjà loin du potentiel croustillant annoncé par son titre. D'autant plus que le tout s'achève par des considérations bien moins suggestives, sur la difficulté d'accéder aux hautes études en Chine, les réseaux de triche organisée, la décadence du monde.

Les commentaires des internautes, comme toujours, osent aller un peu plus loin, en faisant remarquer par exemple que "de toute façon les Chinoises sont plates" et n'ont par conséquent pas besoin de baleine en métal. On pourrait aussi se demander pourquoi les étudiantes n'ont pas pu remettre leurs sous-vêtements une fois passée le contrôle du détecteur à l'entrée. Après le portique des douanes, ont vous rend votre montre et votre ceinture, non ? Bref, il y a un truc pas clair avec cette histoire-prétexte de soutifs retirés sous la contrainte des autorités chinoises.

Bien sûr, la dépêche n’aurait probablement pas été aussi largement reprise si son éditeur l’avait plus sobrement (et plus honnêtement) intitulé "Des détecteurs de métaux installés dans les centres d’examens de Jilin". Alors je ne jette la pierre à personne, d’autant que j’en profite moi-même pour reprendre ce titre à mon compte, et pour annoncer aussi un post à venir sur le sujet jamais éculé du fantasme de la femme asiatique.

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